jeudi 19 décembre 2019

Chanson douce : le film choc (SPOILERS)

La semaine dernière je suis allée voir Chanson Douce, le dernier film de Lucie Borleteau, adaptation cinématographique du roman de Leïla Slimani, et je suis ressortie de la salle complètement stupéfaite par ce que je venais de voir. 



Le synopsis parait simple à première vue: Paul et Myriam, jeune couple parisien, cherchent une nourrice pour garder leurs deux jeunes enfants afin que Myriam puisse reprendre le travail. Après une série d'entretiens infructueux avec tout un tas d'autres candidates, ils tombent sur Louise, superbement incarnée par Karine Viard. Au départ, Louise se comporte comme une nounou parfaite : elle s'occupe à merveille des enfants, elle fait le ménage dans l'appartement sans en avoir reçu l'ordre et subvient en quelque sorte aux moindres désirs de la petite famille mais la tonalité du film va rapidement nous mettre la puce à l'oreille quant aux véritables intentions de Louise. S'installe alors progressivement une sorte de malaise perceptible à la fois par l'audience et par les parents des deux petits. Louise se met à agir de plus en plus agressivement et froidement, autant envers les parents qu'envers les enfants jusqu'à commettre des actes de violence physique: on la voit par exemple mordre ces derniers. 

Pendant tout le film on est inquiet de découvrir ce qui va arriver aux deux enfants aux têtes d'anges. On voit les parents comprendre peu à peu que Louise n'est pas aussi parfaite qu'elle ne laisse paraitre et qu'elle leur cache des choses. Alors que la fin du film approche, Louise sent que sa place au sein de la famille est menacée, elle va donc agir en conséquence dans une ultime scène aussi horrifique que choquante, surtout quand on n'a pas lu l'oeuvre originale : elle tue les deux enfants et se tranche la gorge. Cette scène sans aucune musique en fond pour distraire de l'horreur du visuel m'a fait l'effet d'une claque tant je ne pensais pas que la folie de la nourrice irait jusque là. 



J'ai particulièrement apprécié le fait que ce film se concentre également sur l'aspect social de l'intrigue : Louise vit dans la misère, dans un appartement miteux situé dans un quartier aux allures inquiétantes tandis que Paul et Myriam occupent des jobs hauts placés et vivent dans un appartement parisien confortable. Le gouffre social entre les différents personnages devient visible quand la mère et la nourrice se disputent à propos d'aliments périmés et quand les difficultés financières de Louise sont découvertes. 

En somme, je considère ce film comme une réussite aussi bien au niveau de la réalisation que de l'intrigue. J'ai trouvé Karine Viard parfaite dans son rôle de nourrice angoissante tout comme Leïla Bekhti et Antoine Reinartz (découvert dans 120 battements par minute) dans leur rôle de parents surmenés. Un film à aller voir absolument, enfin sauf si vous êtes parents et que votre nourrice vous parait un peu trop parfaite pour être vraie ;) 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire